Boulettes norvégiennes au brunost (fromage brun)

Dernièrement, j’ai des amis qui se sont payé l’immense trip d’aller visiter Les Lofoten, dans le Grand Nord de la Norvège… en plein hiver! Le but de tout ça? Partir à la chasse aux aurores boréales! Le rêve, je vous dis! Immensément jaloux de cette expédition, je les ai un peu à la blague affligé d’une liste de demandes sans trop croire qu’ils allaient les honorer. Eh ben, je sais visiblement m’entourer de bonnes personnes car ils ont coché toutes les cases! Merci Lou, merci Bernard!

Il ne s’agissait pas d’une longue liste. J’avais simplement demandé qu’ils me ramènent de l’aquavit (une eau-de-vie locale), de la confiture d’airelles typiquement norvégienne et finalement, pour ne pas dire surtout, du fromage brun! Oui, du fromage brun. Du brunost (prononcé «brune-oust»)! Une spécialité que l’on retrouve exclusivement en Norvège et qui lorsqu’on y goûte une fois, on passe sa vie à essayer de retrouver cette sensation. Rien de moins! Sa renommée est attribuable à sa couleur unique et à son goût caramélisé. Il ne s'agit en fait pas d'un fromage au sens strict du terme, mais d'une réduction de petit-lait, additionné de lait ou de crème de vache ou de chèvre.

Le brunost se décline en effet en plusieurs variétés, mais ma préférée, et certainement la plus accessible pour les non-initiés, est celui que je vous présente aujourd’hui : le Gudbrandsdalsost (fromage de la valée de Gudbrand), constitué de 10 à 12% de lait de chèvre. Les plus habitués opteront pour le Ekte Geitost fait de 100% de lait de chèvre, au goût plus prononcé. La couleur peut aussi varier allant du brun caramel pâle à un brun aussi foncé que le chocolat. C’est vraiment particulier. Plusieurs grandes marques locales le commercialisent, mais la plus connue est sûrement la compagnie TINE, le Liberté ou le Québon des Norvégiens.

En Norvège, le fromage brun est la pièce maîtresse du petit-déjeuner et du casse-croûte. Il se déguste découpé en tranches avec un ustensile spécial, le ostehøvel (le fameux rabot à fromage, inventé en 1925, que je n’ai malheureusement pas dans mon arsenal), sur du pain noir, en sandwich ou sur des gaufres. Dans ce dernier cas, il sera accompagné de confiture de fruits rouges. Il peut être aussi utilisé pour faire des sauces, particulièrement pour le gibier. Et c’est cette dernière suggestion qui m’a grandement inspiré pour la merveilleuse recette que je vous présente aujourd’hui.

__ NORSKE KJØTTKAKER MED BRUNOST

Oui, des boulettes! Des boulettes toujours, tout le temps! Surtout celles-ci! Rien de plus scandinave que des boulettes, n’est-ce pas? L’extraordinaire recette que j’ai tout de suite eu envie d’essayer et que je vous partage, vient du site officiel de la compagnie Tine. C’est seulement après trois ou quatre consultations (il faut lire souvent une recette avant de se lancer) que je me suis aperçu qu’il s’agissait du fruit d’une collaboration entre les fromages bruns TINE et Nevada Berg et son site North Wild Kitchen! Je vous ai parlé d’elle à quelques reprises sur ce site en partageant sa recette de Kværfjordkake et de Fiskesuppe. C’est d’elle aussi que m’est venu l’idée de souligner le Persetorskdagen. Bref, c’est ma référence quand il est question d’approfondir mes connaissances en cuisine norvégienne, et elle le sait! Quel hasard et quelle suite dans les idées!

Je me suis tout de même permis d’adapter la recette pour la faire mienne en optant entre autres pour de la viande de bison, n’ayant pas de cerf ou de renne (viandes très prisées en Norvège) sous la main. Autre liberté prise : l’ajout de chapelure de seigle que j’ai faite avec quelques biscottes scandinaves émiettées pour un résultat plus moelleux et moins friable. Un peu comme avec les Boulettes suédoises de Magnus Nilsson.

Les boulettes norvégiennes sont souvent un peu plus grosses que celles de leurs voisins de l’Est et encore plus simple à faire si c’est possible de faire plus simple. Le résultat : une boulette moelleuse, boisée et avec une touche particulièrement crémeuse et caramélisée venant du brunost qui aura fondu légèrement dans la sauce nappante et onctueuse. C’est juste démentiel! Et comme les Norvégiens, j’accompagne ces merveilles avec l’incontournable confiture d’airelles, des pommes de terre bouillies et une verdure, ici des feuilles de pissenlit.

Cette recette vaut absolument la peine de faire le tour de la ville pour tenter de trouver du brunost quelque part. Certaines fromageries spécialisée de Montréal en vendent, plus là-dessus en bas de cette page.

BOULETTES NORVÉGIENNES AU BRUNOST (FROMAGE BRUN)

__ INGRÉDIENTS POUR LES BOULETTES

800g de viande rouge hachée (bœuf, bison, cerf, etc.)

1 c. à thé de muscade fraîchement moulue

1/2 petit oignon, émincé

1 œuf

1/4 tasse de lait (ou un peu plus au besoin)

4 c. à soupe de chapelure de seigle (3-4 biscottes émiettées)

100g de fromage brun (brunost) régulier, râpé

2 c. à soupe de persil ciselé (facultatif)

sel et poivre

huile végétale

__ INGRÉDIENTS POUR LA SAUCE ET LES ACCOMPAGNEMENTS

4 c. à soupe de beurre non salé

4 c. à soupe de farine

2 tasses de bouillon de bœuf réduit en sodium

sel et poivre

quelques pommes de terre bouillies

confiture d’airelles

feuillage ou légume vert au choix (ex : feuilles de pissenlit)

__ PRÉPARATION

Dans un grand bol, réunir tous les ingrédients pour les boulettes sauf l’huile. Bien mélanger avec les mains pour s’assurer d’un mélange le plus homogène possible. Laisser reposer le mélange 10 minutes. Former 24 belles boulettes et réserver sur une assiette.

Dans un grand poêlon à fond épais, chauffer l’huile à feu moyen. Ajouter les boulettes et laisser cuire sans trop les manipuler jusqu’à ce qu’elles soient bien colorées de tous les côtés. Réduire le feu au minimum et préparer la sauce.

Pour la sauce : Dans une petite casserole, fondre le beurre à feu moyen. Tout en fouettant, ajouter graduellement la farine et laisser cuire 6 à 8 minutes ou jusqu’à ce que le roux prenne une belle coloration sans le brûler. Ajouter délicatement le bouillon de bœuf tout en fouettant. Assaisonner et laisser mijoter 2-3 minutes. Verser la sauce sur les boulettes et porter à ébullition. Baisser ensuite le feu et laisser mijoter doucement pendant 15 minutes. Ajuster l’assaisonnement.

Servir chaud avec quelques pommes de terre bouillies, un peu de confiture d’airelles et un légume vert ou du feuillage au choix.

6 portions (24 boulettes)

Photos : Jonathan Michaud

__ NOTES

Je sais je suis chanceux de pouvoir bénéficier de produits qui viennent directement de Norvège pour cette recette et c’est pourquoi je tiens encore une fois à remercier mes amis Lou et Bernard pour ce cadeau inestimable. Mais sachez qu’il est toutefois fois possible de trouver des équivalences au Québec si vous êtes chanceux.

__ BONNES ADRESSES

Après recherches et enquête, j’ai appris que la très connue Fromagerie Hamel du Marché Jean-Talon offrait le fromage brun de la marque Ski Queen distribué par le géant Norseland qui possède aussi les fromages Jarlsberg. Je n’ai jamais essayé ce fromage en particulier, mais ça ne peut qu’être tout aussi bon. Consultez leur site pour connaître les coordonnées de la succursale la plus proche de chez-vous.

Autres endroits clés sur Montréal qui figurent sur la liste des points de vente de la marque TINE, je vous mentionne entre autres La fromagerie Atwater, et La Vieille Europe sur le boul. St-Laurent, superbe épicerie spécialisée en produits européens de toutes sortes. Peut-être vaudra-t-il mieux téléphoner avant pour s’assurer de la disponibilité du produit.

Autre découverte que j’ai faite : un marché norvégien qui livre partout dans le monde! Basé à Bergen sur la côte Ouest de la Norvège, Norwegian Foodstore propose une foule de produits typiques, spécialisés et d’autres plus commerciaux. Tout ce qui est listé dans ma recette est disponible sur ce site, le type de produit ainsi que les marques. Prévoyez quand même un prix assez considérable car c’est la Norvège après tout. Tout y est relativement cher sans compter le prix de la livraison! Je me devais quand même de lister cette adresse ne serait-ce qu pour s’y perdre un peu et découvrir ce que les Norvégiens consomment. Je me meurs d’essayer leurs charcuteries d’élan!