Muhammara à la libanaise — JM_cuisine par Jonathan Michaud

Ce mezze de type trempette changera vos apéros à tout jamais et l’endroit qui m’a inspiré cette recette changera, tant qu’à lui, vos heures de lunch et même vos brunchs du dimanche! Voici ma version personnelle de la muhammara.

La muhammara («rouge ou rougeâtre» en arabe), est une trempette ou une tartinade de poivrons rouges rôtis qui vient de la cuisine syrienne et libanaise. Normalement faite avec une variété de piments d’Alep rôtis, des noix de Grenoble torréfiées, des épices et de la mélasse de grenadine, la recette s’adapte facilement selon la disponibilité des produits. Vous vous doutez bien qu’il s’agit d’un plat qui diffère d’une région à l’autre et même d’une famille à l’autre. Mais pour le bien de cette publication, j’ai opté pour une version personnelle qui ressemble beaucoup plus à la muhammara libanaise.

__ COMME CHEZ TÉTA

Je tiens mon inspiration pour cette recette d’un formidable café où j’adore casser la croûte et même bruncher le dimanche. J’ai découvert le Café Chez Téta, un petit café gourmand libanais ouvert en 2020 dans mon quartier, par le biais d’une amie, elle-même d’origine libanaise. Je ne suis plus le même depuis ce jour! Merci ma chère Rana!

Téta en libanais est le petit mot que l’on donne aux grand-mamans, aux mamies. Et c’est d’ailleurs en hommage à sa téta que le co-propriétaire Antoun Aoun avec sa compagne et partenaire Mélodie Roukoz ont nommé l’endroit ainsi. En plus de l’accueil irréprochable, tout est bon! Bon pour en parler et bon pour y convier tous vos amis. C’est une cuisine populaire accessible, sans prétention, mais qui à du punch. Tout y est tellement frais et savoureux. J’adore leur muhammara à partager, bien entendu, mais aussi leurs manouchés (très fines pizzas libanaises) servies à l’assiette ou… en sandwichs! Le roulé moitié-moitié zaatar et fromage garni de tomates, de concombre et de menthe est juste incroyable. Simple, mais pourtant un pur délice. J’en salive juste d’en parler! C’est aussi une occasion de se familiariser avec le traditionnel café libanais à la cardamome. Oh la la! Je ne taris pas d’éloges pour ce petit café-resto de quartier. Je poursuis d’ailleurs ma présentation plus bas sur cette page après vous avoir partagé ma recette.

__ UNE RECETTE SIMPLE ET CONVIVIALE

La façon la plus classique d’apprécier la muhammara est en apéro avec des crudités et/ou des chips de pita. Vous adorerez y faire trempette c’est garanti. On peut également servir la muhammara comme sauce pour accompagner les keftas ou pour garnir un sandwich ou une pizza. On y décèle le goût du poivrons rôti et des noix torréfiée, mais c’est l’acidité qui nous frappe encore plus grâce à un autre ingrédient clé de la recette : la mélasse de grenade. Son côté relevé aussi vous fera voyager. Il ne s’agit pas nécessairement d’un plat épicé, mais vous pouvez le doser comme vous le voulez avec plus ou moins de cumin et surtout plus ou moins de flocons de piments d’Alep.

Au niveau du visuel, j’ai décidé de vous présenter ma muhammara dans sa forme la plus simple, comme on vous la servirait Chez Téta, avec quelques chips de pitas, plus de noix et quelques feuilles de menthe. Plongez-y! J’ai hâte que vous m’en donniez des nouvelles!

MUHAMMARA À LA LIBANAISE

**__ INGRÉDIENTS**
4 poivrons rouges
1 ½ tasse (150g) de noix de Grenoble
4 gousses d’ail
2 ½ c. à soupe de jus de citron
2 ½ c. à soupe de mélasse de grenade
2 ½ c. à thé de cumin moulu
1 ½ c. à thé de paprika doux
sel et poivre
flocons de piments d’Alep, au goût
chapelure, au goût (facultatif)
quelques feuilles de menthe fraîche pour le service
**__ PRÉPARATION**
Préchauffer le four à 350°F. Étendre les noix de Grenoble sur une plaque et enfourner de 10 à 12 minutes pour les torréfier. Réserver une petite poignée pour le service et transférer le reste dans le contenant du robot culinaire.
Préchauffer le four à puissance maximale (broil). Préparer une grande plaque chemisée de papier d’aluminium. Couper les poivrons en deux sur la longueur et évider. Déposer sur la plaque, côté coupé vers le bas. Enfourner et laisser brûler les poivrons de 10 à 15 minutes. Ils doivent être bien noircis. Transférer dans un bol et recouvrir d’une pellicule plastique quelques minutes. Peler ensuite facilement les poivrons et déposer avec les noix dans le robot culinaire. Ajouter le reste des ingrédients, sauf la chapelure et la menthe et réduire le tout en tapenade.
Ajuster la consistance au goût avec un peu de chapelure si la muhammara est trop liquide ou allonger avec un peu d’eau si elle est trop épaisse. Rectifier l’assaisonnement et servir avec les noix réservées, de la menthe fraîche et des chips de pita ou en trempette avec une sélections de légumes crus.
*Photos : Jonathan Michaud*

__ NOTES

Le piment d’Alep est une variété de piment que l’on utilise énormément au Moyen-Orient. Ici, il est surtout disponible en flocons séchés. Il est disponible dans les épiceries fines et/ou spécialisées en produits moyen-orientaux. Il peut se remplacer par tout autre type de flocons de piments que vous avez déjà à la maison.

Ma recette fait mention de chapelure. Bien qu’il s’agisse d’un ingrédient que l’on retrouve régulièrement dans la muhammara, je préfère ne pas en mettre d’emblée et de m’en servir seulement pour ajuster la consistance si elle est trop liquide, ce qui peut arriver selon la taille des vos poivrons rouges. Pour éviter de courir au marché que pour acheter de la chapelure pour cette recette, j’utilise simplement quelques chips au zaatar émiettées. Pratique et encore plus savoureux!

Parlant de chips de pita, j’ai simplement fait ma recette classique que j’ai assaisonnée de beaucoup de zaatar, d’un peu de sel, de poivre et de poudre d’ail. Coupez en petits carrés, huilez, assaisonnez et faites cuire au four. Simple et tellement bon. Pour la marche à suivre détaillée, voir le lien plus bas.

__ BONNES ADRESSES

Si je ne vous ai pas encore convaincu de passer faire un tour au Café Chez Téta, eh bien sachez qu’en plus d’offrir de la bonne bouffe, l’endroit est aussi très très beau. C’est un design simple et chaleureux imaginé par la boîte d’architectes Ivy Studio. Vous vous sentirez ailleurs aussitôt le pas de la porte franchi. De l’extérieur, le café s’intègre parfaitement bien au quartier. D’ailleurs si vous y passez en plein été, ne vous étonnez pas de voir la terrasse et le trottoir autour bondés de monde. On aime y flâner pour y casser la croûte lors d’une petite balade de quartier. Mais la vraie de vraie expérience se vit à l’intérieur. Mélodie Roukoz vous accueille chez-elle avec chaleur et sincérité. Vous aurez tout de suite envie de vous attabler pour vivre l’expérience jusqu’au bout. Vous entrez, vous commandez un peu de tout (s’il n’est pas en cuisine, ce sera Antoun lui-même qui prendra la commande), on vous donne un numéro, vous prenez place et les plats s’enchaîneront pour votre plus grand bonheur.

Pour connaître les heures d’ouverture ou pour consulter le menu vous n’avez qu’à cliquer sur le logo ci-bas. Sachez qu’il s’agit justement du portrait illustré de la téta du propriétaire. Trop charmant!

227 Rue Rachel E, Montréal // 514.845.5776

__ SUGGESTION

Voici le lien pour accéder facilement à la marche à suivre détaillée pour vous préparer de délicieuses chips de pita afin d’apprécier encore plus votre muhammara.